MES GUITARES par Jubaea

 

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2017© DL

 

1975 MARTIN D-28

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Il est impossible de lister les joueurs de Martin D-28 tellement il y en a, mais en voici quelques-uns dans mes références.

 

Noël Gallagher et sa Martin HD-28

 

Eric Clapton

 

John Lennon

 

Johnny Cash

 

Neil Young possède une merveille, une Martin D-28 de 1941

 

Musikhaus Thomann Linkpartner

 

 

 

UN PEU D'HISTOIRE :

1796    Christian Frederick Martin naît le 31 janvier, à Markneukirchen en Allemagne.    Il fonde la firme Martin en 1833, à Nazareth, Pennsylvanie.

 

1931    Naissance de la première Martin D-28, cependant elle n'allait pas porter ce nom immédiatement.

 

Comme beaucoup de manufactures d'instruments de musique à l'époque, Martin & Co fabriquait des instruments de musique à la commande et pour le compte d'autres firmes.    A ce titre, entre 1916 et 1930, Martin & Co avait fabriqué pour le compte de la firme Ditson, une société basée à Boston et spécialisée dans la vente d'instruments de musique, une série de guitares ayant de fortes hanches et épaules.    Baptisées Dreadnoughts, en hommage à un puissant cuirassé de la marine Anglaise, ces guitares ne connaitront pas le succès auprès du public, et la firme Ditson fermera ses portes consécutivement au grand Krach boursier de 1929.

 

Dans sa course à l'augmentation du volume sonore qui voyait Martin & Co s'affronter aux autres manufactures de guitares, Martin & Co n'eut qu'à reprendre à son compte les plans et la fabrication de ces guitares Dreadnoughts.    Elles vont être déclinées sous la forme de deux modèles distincts, la D-1 en Acajou et la D-2 en Palissandre.    A ce stade, ces guitares ne comportent que 12 cases hors caisse et une tête ajourée.

 

1932    Martin & Co modifie le mode de dénomination de ses instruments et baptise le modèle D-1 en Martin D-18, et le modèle D-2 en Martin D-28.

 

1934    La D-28 passe à 14 cases hors caisse, sa barre de renfort de manche, jusqu'alors en Ébène, devient une barre métallique en forme de T non réglable, et la tête ajourée devient une tête pleine.

 

1939    Pour gagner toujours plus de puissance, les musiciens montaient sur leurs guitares des cordes de plus en plus grosses, ce qui déformait dangereusement la table et rendait l'instrument injouable.    Pour pallier à cet inconvénient, Martin a déplacé le barrage en X de la D-28, pour le reculer vers le chevalet.

 

1944    Pour alléger la table et en améliorer la résonance, les barrages de renfort situés sous celle-ci étaient jusqu'alors affinés au ciseau à bois, 'scallopés' comme on dit également.    Toujours dans l'objectif de renforcer la table de sa D-28, Martin décide l'abandon de cette opération.

 

1945    A la fin de l'année, Martin remplace l'épicéa d'Adirondacks de la table par du Sitka.

 

Bien entendu, toutes ces modifications ont un impact sensible sur le rendu sonore et la qualité des instruments, mais il ne faut pas se leurrer, l'enjeu économique et financier est devenu le critère le plus important.    Cette dernière modification fera des Martin D-28 Prewar des guitares d'exception très prisées des collectionneurs et des musiciens fortunés.

 

1966    Le pickguard en écaille de tortue est remplacé par un pickguard noir.

 

1967    La barre en T qui renforce le manche est remplacée par un tube métallique carré, mais hélas, toujours pas réglable.

 

1969    Jusqu'alors, c'est le Palissandre de Rio qui était utilisé pour façonner le fond et les éclisses de la D-28, après 1969 il est remplacé par du Palissandre Indien.

 

1975    Aux alentours du mois d'août, dans l'usine Martin & Co de Nazareth, Pennsylvanie, un luthier se dirige vers le stock des bois et sélectionne ceux qu'il va destiner à la conception d'une Martin D-28.    Quelques jours plus tard, cette guitare quitte la fabrique pour son premier propriétaire.

 

1976    Sous la présidence de Franck Herbert Martin, la décision est prise de réaliser un modèle très inspiré des spécifications prewar, la Martin HD-28.    Barrage en X allégé et ramené près de la rosace, pickguard façon écaille de tortue, filet de table au motif Herringbone et profil de manche en V.

 

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MA GUITARE :

La Martin D-28 fait un peu figure de mère dans le monde de la guitare acoustique.    En effet, depuis les années '50 et l'essor de la musique Américaine au niveau mondial, de la musique Country à la musique Folk en passant par le Rock, tous les artistes ou presque, qu'ils soient devenus des Stars ou soient restés dans l'ombre, tous ont, à un moment de leur carrière, utilisés une Martin D-28.    Elvis Presley, Johnny Cash, Bob Dylan, Neil Young, Éric Clapton pour les plus connus..., tenter d'en dresser la liste est tout simplement impossible tant ils sont nombreux, et se demander pourquoi ne sert à rien, la raison est on ne peut plus simple: A l'image de Gibson avec sa Les Paul, de Fender avec sa Stratocaster, Martin a su réaliser avec sa D-28 une guitare à l'équilibre parfait, au point que tous les acteurs du monde de la manufacture de guitare vont s'empresser de la copier.    Ainsi, le format de la Dreadnought va devenir sinon la norme, au moins un standard.

 

Depuis 1975, près de quarante années se sont écoulées.    La production de la Martin D-28 est toujours d'actualité, et j'entre dans la petite boutique Rennaise d'un marchand de guitares anciennes, Vintage Guitars, pour ne pas la nommer.

 

Depuis plusieurs semaines, je lorgne de près deux Martin D-28 sur le site Internet de cette boutique.    La première date de '73 et la seconde de '75.    Les photos leurs rendent un bel hommage, leurs descriptions aussi, et même si je sais pertinemment que la décennie 70/80 n'est pas la meilleure chez Martin, il n'en reste pas moins qu'il s'agit de très bonnes guitares, et de toute façon, une pré-70 est hors budget pour ce qui me concerne.    Et puis zut, ça n'est pas tous les jours que l'on peut essayer comparativement deux Martin quadragénaires, donc une visite s'impose.    Après tout, on verra bien.

 

Après les politesses d'usage, le propriétaire de la boutique m'invite à l'essai des deux Martin.    C'est là que j'ai retrouvé cette bonne vieille D-28 de '75 mentionnée un peu plus haut, car bien qu'elle soit disposée en retrait de la '73, c'est elle que je saisis la première.    Je ne sais pas pourquoi, elle m'a fait de l'œil sans doute, pourtant, elle est plus chère que la '73...

 

Je m'assieds sur la canapé, inspecte cette D-28 sous toutes ses jointures, apprécie les quelques petits coups et petites rayures d'usages, heureusement assez rares.    Son pickguard en celluloïd commence à se décoller en rive, ce qui est classique sur les D-28 de l'époque, car le celluloïd se rétracte et le pickguard rétrécit.    Fort heureusement, ce retrait n'a pas fissuré la table, un accident fréquent sur ces vieilles guitares.    Son futur propriétaire serait bien avisé de le lui remplacer.    Cette Martin est bien conservée au regard de son âge, son précédent propriétaire en a pris soin, cela se voit.

 

LE CORPS :    La finition est simple et classique, bien entendu, une D-28 ça n'est pas une D-45, mais tout est nickel, les jonctions, l'application du vernis.    Celui-ci a légèrement craquelé çà et là sur la table, témoignage du temps passé...

 

LE MANCHE :    Le manche est bien droit et la guitare est raisonnablement réglée, même si je trouve l'action légèrement haute à mon goût, ce qui peut devenir normal sur une Martin de quarante ans dont la barre de renfort du manche n'est pas réglable.

 

LE SON :    Dès les premiers accords, je retrouve le son d'un album que j'affectionne particulièrement, le «Double Blanc» des Beatles.    Tandis que je me lance maladroitement sur un timide "Blackbird", et bien que la guitare ne soit pas encore à ma main, à mon oreille c'est ça, exactement ça...    La projection est très bonne, puissante, on sent une guitare bien ouverte.    Le son est clair et cristallin, les basses profondes, l'ensemble parfaitement équilibré à mon oreille.

 

Et puis elle est légère et agréable à jouer, moins lorsque l'on monte dans le manche, forte action oblige, mais je suis déjà conquis, tout en imaginant combien cette guitare pourrait gagner en confort de jeu après un passage entre les mains d'un maître en lutherie.

 

Passé quelques minutes de jeu, j'ai pris en main l'autre D-28, la '73, histoire de comparer les deux guitares, pour très rapidement me rendre à l'évidence que non, cette Martin D-28 de 73' ne me convainc pas.

 

Bref, je la repose sur son stand au profit à nouveau de la '75, puis une nouvelle poignée de minutes plus tard, j'ai pris ma décision, et cette Martin D-28 de 75' est devenue ma Martin D-28.

 

Depuis les années que Woody Bollocks, mon maître S 6 cordes (Les Piggies, Yellies) me conseille de faire une visite a EDEN LUTHERIE, où officie son pote Didier Duboscq, ben, je ne me voyais tout simplement pas aller ailleurs, forcément...

 

Alors c'est parti, ma D-28 est partie faire un stage entre les mains de Didier Duboscq.    Un mois plus tard, j'ai retrouvé ma Martin D-28.    Une planimétrie du manche était nécessaire, accompagnée du taillage de nouveaux sillets ainsi que de la pose d'un Fishman.    Enfin, pour préserver au maximum l'authenticité de ma guitare, il a recollé le Pickguard d'origine.

 

Voilà, j'ai maintenant entre les mains une très très bonne guitare acoustique.