MES GUITARES par Jubaea

 

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2017© DL

 

2010 GUILD G212E

 

   

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Quelques détails

 

 

 

 

 

 

 

Musikhaus Thomann Linkpartner

 

 

UN PEU D'HISTOIRE :

Avram Dronge naît le 16 Août 1911 à Varsovie en Pologne.    Sa famille émigre d'abord à Paris en 1914, puis en 1916 quitte la France pour les États Unis, destination New York.    Très vite, Avram Dronge, que ses amis prénomment aussi «Albert» ou «Al», se passionne pour la musique.    Il devient un joueur émérite de banjo et de guitare, se produit dans les cabarets New-yorkais, donne des cours de guitare, et fonde son propre magasin de musique au milieu des années 30.

 

En 1948, Avram «Albert» Dronge vend son magasin et se lance dans l'import et la distribution d'accordéons, ce qui lui permet d'amasser une petite fortune.

 

Au début des années cinquante, les propriétaires de la Société Epiphone, situé sur la 14ème rue à New York, avaient du mal à empêcher les syndicats d'intervenir dans leurs affaires.    Les syndicats étaient très agressifs à l'époque, et, conséquence d'un énième litige avec les syndicats et d'une grève de longue durée, il a été décidé que la Société Epiphone allait être déplacée de New York à Philadelphie.    Cette délocalisation laissa de nombreux employés New-yorkais sur le carreau, dont un ami de Albert Dronge, George Mann.

 

C'est ainsi qu'Albert Dronge et George Mann, décident de fonder ensembles une nouvelle compagnie de fabrication de guitares.    La compagnie est baptisée Guild et ses statuts déposés en Octobre 1952.    George Mann assure la Présidence de la firme, tandis qu'Albert Dronge est nommé vice-président.    Les deux partenaires s'installent non loin de l'ancien magasin de musique d'Albert Dronge, dans un loft situé au 536 Pearl Street à Manhattan.    Pour la production des instruments, quelques anciens employés d'Epiphone sont recrutés.    Tout est maintenant en place, l'aventure peut commencer.

 

Les ex-Epiphone apportant avec eux tout leur savoir faire, l'ambition de Guild est donc de fabriquer des instruments d'une qualité comparable à ceux produits par ses concurrents Gibson et Epiphone.    Il faut attendre encore six mois afin que les premières guitares soient produites, et que paraisse dans un magasine musical d'Avril 53, l'annonce officielle de la création de la Guild Guitars Inc., dont le siège social est situé au 220, Quatrième Avenue à New York.

 

L'année suivante, en Avril 1954, Guild édite son premier catalogue qui contient quelques modèles de guitares arch-top électriques et flat-top acoustiques, certifiant ces nouveaux instruments d'être «Le Stradivarius de la guitare».

 

Le partenariat entre George Mann et Albert Dronge va être de courte durée.    Une série d'incidents et de désaccords entre les deux hommes fini par provoquer le départ de George Mann, laissant Albert Dronge seul aux commandes.

 

Les relations qu'entretient Albert Dronge avec le milieu des Jazzmen New-yorkais s'avèrent très utiles.    Très vite, des modèles de arch-top acoustiques portant la signature d'artistes réputés, tel Johnny Smith, viennent étoffer la collection, assurant à la firme Guild une réelle crédibilité.    On peut estimer qu'à l'époque, vers 1956, des ateliers Guild sortent environ 100 à 120 instruments par mois.    Devenus trop exigus, les ateliers de New York sont installés en 1956 à Hoboken, dans le New-Jersey, au deuxième étage d'un immeuble situé à côté de la rivière Hudson.

 

Le 21 Octobre 1960, la firme Guild Guitars Inc. devient Guild Musical Instrument Corporation.

 

Pour faire face à la croissance de l'entreprise et doubler sa surface de production, en Septembre 1961, Guild agrandi son usine de production avec le sixième étage de l'immeuble.

 

Le 11 Avril 1966, le géant de l'électronique Avnet Inc., annonce son désir d'acquérir Guild Musical Instrument Corporation.    Un accord est rapidement trouvé, et en Juillet 66, la vente est officialisée pour 5 millions de dollars.    Alfred Dronge reste président de la société.

 

Comme l'unité de production doit une nouvelle fois s'agrandir, Alfred Dronge trouve un nouveau bâtiment à Westerly, dans le Rhode Island, mais les bureaux resteront dans le New Jersey.    Cette situation oblige Alfred Dronge à de fréquents déplacements entre les deux sites, déplacements qu'il effectue avec un petit avion monomoteur.

 

C'est à l'occasion de l'un de ces déplacements vers l'usine de Rhode Island que l'avion piloté par Al Dronge s'écrase dans le Connecticut le 3 mai 1972.

 

En 1995, Guild Musical Instrument Corporation est racheté par Fender Musical Instrument Corporation.    Comme toujours, ce rachat est vécu différemment suivant l'angle dans lequel on se place. Pour certains musiciens, c'est la fin des haricots, et plus rien ne vaut depuis 1972. Pour d'autres, ce rachat est un gage de pérennité, et enfin l'occasion de pouvoir s'offrir une part du rêve depuis que GUILD produit une partie non négligeable de ses instruments en Asie.

 

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MA GUITARE :

Cette GUILD est de fabrication Chinoise, comme toutes les GUILD de la série GAD (pour Guild® Acoustic Design).    Souvent, ce critère se suffit à lui seul pour stopper net la moindre velléité d'achat.    Cependant, GUILD s'est montré intransigeant envers son fournisseur, en l'astreignant à un cahier des charges précis et un niveau qualitatif élevé.    Tant mieux pour nous, car il suffit de consulter tous les forums où il est question des guitares GUILD GAD, quelles soient montées en 6 ou 12 cordes, pour constater que les possesseurs de ces guitares sont véritablement enchantés.    Et c'est aussi mon cas.

 

LE CORPS :    La finition de cette GUILD GAD-G212E est parfaite, pas le moindre défaut.    Les raccords des différentes pièces de bois, que ce soit la table en Épicéa massif, le dos et les éclisses en Acajou massif ou bien le manche, sont irréprochables, l'ensemble recouvert d'une fiche couche d'un vernis polyester.    Le filet de reliure (binding) est en Acajou, une bonne idée qui change de l'éternel (mais esthétique...) filet blanc.

 

LE MANCHE :    Le manche en Acajou reçoit une touche en Palissandre indien et contient une double barre de renfort (Truss Rod) dont les écrous de réglages se trouvent à l'intérieur de la rosace.    Pas de TRC sur la tête donc, contrairement aux modèles US, mais cette dernière reste ornée de l'élégant logo nacré GUILD.    La pose des frettes est impeccable, vraiment, je ne trouve rien à redire.    Les mécaniques sont des mini Grover Rotomatic à bain d'huile et tiennent bien l'accordage.

Côté confort, la guitare est assez légère.    Le manche a un profil en C agréable et une largeur au sillet de 48mm.    La présence des douze mécaniques déséquilibre la guitare lorsque l'on joue debout, résultat, la tête plonge vers le sol.    Pour contrecarrer cet effet, j'attache la sangle non pas au strap-lock situé à coté du talon, mais "à l'ancienne", avec un lacet noué derrière le sillet de tête.    Une autre solution consisterait à remplacer les 12 clés chromées des mécaniques par des clés en bois ou en plastique, je pense qu'il peut y avoir dans cette opération un gain d'au moins 150grs.

 

LE SON :    Côté son, j'adore.    En acoustique, cette GUILD est puissante grâce à sa forme Dreadnought, et pleine d'harmoniques.    Le son est très homogène entre les graves et les aigus, parfait pour le jeu rythmique au médiator.    Une fois amplifiée, là, tout dépend de l'ampli utilisé évidemment.    Personnellement, je la joue sur un MARSHALL AS50R, ou directement sur la table de mixage.    Ce modèle est amplifié avec le système Fishman® Acoustic Matrix VT™ System qui restitue très bien le son acoustique.    Ce micro comporte deux molettes de réglage, une pour le volume et une pour la tonalité.    Le préampli se trouve dans la prise jack et est alimenté par une pile 9V située dans une petite sacoche placée à l'intérieur du corps, dans l'éclisse gauche à côté du talon du manche.    On ne peut pas plus simple, mais pas vraiment pratique.    En effet, ces deux molettes sont invisibles car situées sous la table, à l'intérieur de la rosace.    Le réglage se fait donc à l'aveuglette, où disons plutôt à l'oreille, et comme toujours dans ce cas, la pile ne peut être changée qu'en déposant pratiquement toutes les cordes.    Enfin, le jack se branche classiquement dans le strap-lock d'extrémité de caisse.

 

Pour terminer, la prise en main d'une douze cordes ne s'improvise pas, et il me semble préférable d'en essayer plusieurs avant de se lancer.    J'ai trouvé qu'une bonne partie de tout ce que je savais faire avec une six cordes était à remettre sur le métier.    Les 48mm de largeur au sillet, soit environ 6mm de plus qu'une acoustique à six cordes, et la présence des douze cordes, font que la plupart des accords que l'on plaquait sans même y penser sont à retravailler.    Autant être sûr, donc, qu'on aura le courage nécessaire, mais le résultat est une vraie récompense.    J'utilise les cordes suivantes sur cette guitare, des Dean Markley 2202 LT.    Très souples, elles aident beaucoup dans l'exécution des accords barrés.