MES GUITARES par Jubaea

 

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2017© DL

 

2014 GIBSON ES-345TD

 

   

 

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Quelques détails

 

Ma 345

 

 

Le raccord manche/corps

 

 

La table

 

 

 

 

«The chief» Noël Gallagher avec une de ses 345

 

 

 

Musikhaus Thomann Linkpartner

 

UN PEU D'HISTOIRE :

La Gibson ES-345 a été retirée du catalogue Gibson en 1982.    Depuis, le modèle est épisodiquement réédité, mais pour le savoir, il faut se tenir informé de la production de la marque avec la plus grande attention.

 

Face au succès rencontré par la Gibson ES-335 dès sa commercialisation début 1958, les dirigeants de l'entreprise Gibson, fidèles à leurs habitudes, décident qu'un modèle ayant une finition haut de gamme peut être produit.    Ainsi la Gibson ES-355 est mise sur le marché fin 58 (c.f. la page consacrée à ma Gibson ES-355TD V.O.S.).

 

Quelques semaines plus tard, en février 59, Gibson édite un nouveau modèle qui s'insère dans la gamme entre l'ES-335 et l'ES-355, logiquement appelé ES-345.    Dans un premier temps, le modèle est disponible en deux finitions, Sunburst et Natural, ne comporte pas de filet autour de la tête, le logo est celui en forme de couronne de l'ES-335 placé entre les cordes La et Si, les mécaniques sont des Kluson à boutons «tulipe» en perloïd, la touche est en Palissandre avec doubles inserts en parallélogrammes, la table est ceinturée d'un filet triple, le fond d'un filet simple, tout l'accastillage est plaqué or et constitué d'un cordier Tune-O-Matic avec Stop-Bar, et en base, ce modèle reçoit un circuit stéréo intégrant le Varitone dont la rondelle est noire.    Comme les ES-335 et 355, l'ES-345 est équipée du grand pickguard issus de la Gibson L-5, qui se prolonge jusqu'à l'arrière du cordier Tune-O-Matic.

 

Le Varitone est ce gros bouton rotatif à six positions qui permet le filtrage de certaines fréquences, apportant ainsi à la guitare une palette non négligeable de sons supplémentaires.    Cependant, le Varitone, dont les 2 gros transformateurs alourdissaient la guitare de 0.200kg, a semble-t-il beaucoup nui à la réputation des Gibson ES-345 et ES-355, et, par voie de conséquence, à leur commercialisation.    D'ailleurs, sur la plupart des modèles vintages que l'on rencontre à la vente aujourd'hui, on constate que le Varitone a été débranché.

 

Le circuit stéréo est présent d'office sur l'ES-345 (il est en option sur l'ES-355).    En effet, le concept de guitare stéréo n'est déjà plus une nouveauté à l'époque.    Gretsch, par exemple, dépose en 56 son «Project-o-Sonic», qui consiste en la séparation de la bobine d'un micro en deux parties, une bobine pour les 3 cordes graves et une bobine pour les 3 cordes aigues, reproduisant ainsi l'effet stéréo par l'entremise de deux amplificateurs distincts.    Gretsch propose la stéréo dès 58 en option sur sa Gretsch Country Club et sa luxueuse Gretsch G6136 White Falcon.    Aussi, les ingénieurs chez Gibson décident que l'ES-345 sera stéréo, l'effet s'appliquant chez Gibson entre le micro manche et le micro chevalet.    Pour autant, cet effet n'a jamais conquis les guitaristes, ce qui explique aujourd'hui la réédition de la Gibson ES-345TD en version mono.

 

En 1960, Gibson apporte quelques modifications à l'ES-345.    La plus visible est l'apparition d'une nouvelle finition Cherry red (rouge cerise).    Le pickguard est repensé pour toute la gamme des ES-3**, et s'arrête à présent à l'aplomb de l'arrière du Humbucker chevalet (Voilà pourquoi on parle aujourd'hui de Pickguard Long ou de Pickguard court).    Enfin, la rondelle noire du Varitone est remplacée par une rondelle or plus esthétique.

 

Dans le courant l'année 60, Kluson modifie le bouton Tulipe de ses mécaniques qui portait jusqu'alors 1 anneau à sa base, et lui ajoute un 2ème anneaux.

 

A partir de 1965, Gibson va remplacer le Stop-Bar par un cordier Trapeze, officiellement pour augmenter le sustain de la guitare.

 

Enfin, en 1969, une nouvelle finition est disponible, Walnut (noyer), et les mécaniques Kluson sont remplacées au profit de mécaniques Gibson Deluxe.

 

Finalement, la production régulière de série de la Gibson ES-345 va s'arrêter en 1982, en même temps que la Gibson ES-355, au profit de Lucille, la Gibson signature de BB King, qui reprend la plupart des spécifications de la Gibson ES-355.    Finition luxueuse, inserts Blocks, Varitone, plus quelques modifications, comme un chevalet fine-tuner TP-6, permettant le réglage fin de l'intonation de chaque corde, et l'absence d'ouïes sur la table, histoire d'éviter encore plus tout risque de larsen.    Cependant, Gibson réédite régulièrement des séries «Limited Run» de Gibson ES-345, que s'arrachent les amateurs de belles guitares.

 

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MA GUITARE :

Quand on est comme je le suis, passionné par les guitares au format Thinline, Hollow Body ou semi Hollow Body à double pan coupé, le plus gros problème est d'arrêter d'en acheter... Ça a commencé pour moi par l'acquisition de quelques Epiphones, Casino, Sheraton, Sorrento, avec l'idée de m'offrir un jour une Gibson ES-335.    En guise de Gibson ES-335, c'est une Gibson ES-355TDV qui a pris place dans ma collection, dans un premier temps, et comme si cela ne suffisait pas, une Gibson ES-345TD l'a également rejointe.

 

Je me suis tourné cette fois vers un instrument neuf, acheté chez GINO GUITARS en Italie.    Comme Gibson ne produit qu'épisodiquement des ES-345 & ES-355, j'ai profité, pour son cinquantenaire, de la réédition en 2014 du modèle 1964, et grand bien m'en a pris, car quelques mois plus tard en 2015, le même modèle a vu son tarif augmenter précisément de 1.000,00€..., mais bon, passons.

 

 

 

LE CORPS :    A l'ouverture de l'étui, je découvre une très belle guitare, que j'ai presque bêtement hésité à sortir de son écrin de peur de l'abîmer..., alors évidemment, après un rapide examen, la finition s'avère impeccable, les raccords entre les différentes pièces, les filets, le vernis, tout est parfait, mais c'est tout à fait normal pour une guitare de ce prix.

 

Pour ce qui est de sa fabrication, cette Gibson ES-345TD est constituée d'un laminé de 3 couches Érable Peuplier Érable, le fond est bombé, ainsi que la table qui comporte les deux ouïes en forme de ƒ.

 

Le bloc d'Érable placé à l'intérieur du corps est travaillé de telle sorte qu'il épouse parfaitement les courbes du fond et de la table...    Le fond est bordé d'un filet simple blanc crème, alors que la table est, elle, bordée d'un filet triple crème noir crème.    Le tout est recouvert d'une fine couche d'un vernis nitrocellulosique du plus bel effet, qui laisse parfaitement ressortir le veinage du laminé.    Le Pickguard, court sur ce modèle, est en plastique noir, bordé d'un filet multiple.

 

LE MANCHE :    Ce manche est vraiment très confortable.    En Acajou, il s'insère au corps par un tenon collé, visible lorsque l'on dépose le micro manche.    Son profil est du type C de 1964, revêtu d'une touche en Palissandre au Radius de 12" décorée d'inserts de Perloïd en double parallélogramme.    Le manche est bordé d'un filet simple couleur crème qui se retourne pour fermer les extrémités de chaque frette.    Les frettes sont du type Low Wide, large et basse, ce que j'apprécie tout particulièrement pour le confort et la facilité de jeu qu'elles procurent.    L'accès aux aigus est facilité par la jonction manche / corps qui s'opère sur la frette séparant les 19 et 20ème cases, mais également par le double pan coupé Vénitien.    Le sillet est en nylon blanc.

 

La tête de la guitare, renversée de 17°, est ornée du logo Crown en perloïd, et ne comporte aucun filet.    Les mécaniques sont des Kluson DELUXE version 6 à boutons «Tulip», single line double-ring.

 

L'ACCASTILLAGE :    Doré, l'accastillage est constitué d'un chevalet Gibson ABR NO WIRE à pontets nylon, associé à un Stop Bar Lightweight.    Cet ensemble, complété des mécaniques Kluson, procure une très bonne tenue de l'accordage.

 

LE SON :    Côté sonorité, les micros Gibson MHS (Memphis Historic Spec) sont tout simplement fabuleux.    Le Humbucker chevalet est équipé d'un aimant classique Alnico ll, le micro manche d'un aimant Alnico lll.    Ce détail a son importance, car un aimant Alnico lll est un alliage sans Cobalt, son attraction magnétique est plus faible que celle d'un aimant Alnico ll, ce qui signifie que les cordes sont moins influencées par la force magnétique du micro manche.    Le son est clair et sec en micro chevalet, parfait pour les registres Pop ou Rock, et plus moelleux et chaud avec le micro manche.    L'équilibre entre les deux micros est parfait.    Enfin, les réglages volume et tonalité sont classiques, 2 Volumes, 2 Tones (condensateurs Black Beauty 0.22mfd) et un sélecteur Switchcraft 3 positions.

 

Ces micros portent en sous face, comme à l'origine, le petit autocollant «PATENT APPLIED FOR» à police or sur fond noir.

 

Le transformateur du Varitone est vissé au fond de la guitare sous le micro chevalet, on le distingue sur la photo ci-dessus (il était noyé dans de la paraffine à l'époque).    Personnellement, j'apprécie la présence du Varitone sur mes guitares, ça apporte vraiment un plus.    La position 1 est un bypass, le Varitone est donc inactif.    Les positions 2 & 3, combinées au sélecteur de micros, offrent réellement une palette de tons originaux.    A partir des positions 4 et 5, on perd déjà pas mal de basse, ces sons ne sont pas inintéressants, je dirais simplement qu'ils ne m'inspirent guère, et enfin, la position 6, me donne tout simplement l'impression de jouer à travers un de ces vieux micros des années 30.

 

La prise en main de la guitare est très confortable, pour qui apprécie ce type de lutherie bien sûr.    Cette Gibson ES-345TD atteint 3,8 kg, ce qui la place dans le haut de la fourchette.    C'est lourd lorsqu'on la tient à bout de bras, mais une fois à l'épaule avec une bonne sangle en cuir, ça reste encore raisonnable.    Ce poids s'explique par l'existence de la poutre en Érable évidemment, mais également de la présence du Varitone qui ajoute un petit 300grs en plus.    A titre de comparaison, ma Gibson ES-355TD est encore plus lourde, mais elle a un Bigsby et des mécaniques Grover, on sent la différence.

 

Le manche, comme je le précisais plus haut, est profilé en C, et au milieu des 60s, Gibson profilait fin les manches de ses instruments.    Pas autant que les profils des guitares Asiatiques modernes, mais beaucoup plus que les profils Gibson des années 50s.    Disons que ça situe le profil du manche de cette 1964 entre les deux, et personnellement, ce profil me convient parfaitement.

 

Enfin, la guitare est livrée dans un étui Gibson, Tolex marron pour l'extérieur, moumoute Anthracite pour l'intérieur, accompagnée de son Gibson Memphis Certificate of Authenticity, et son certificat de garantie.

 

Sincèrement, si cette guitare a un défaut, je le cherche encore.